Un album retrouve – une interview de tianbing li 2009
     PARIS JUILLET 2009
     
    J :  A travers l'ensemble de votre processus de création jusqu’en 2007, vous vous essayez à différents styles de peinture, œuvres qui vont de la série des fleurs et oiseaux bleus à la série LC basées sur des représentations familliales avec en fonds la couleur noire. Les têtes sont représentées déformées avec l’utilisation de cheveux comme matériaux. Il y a également parmi celles-ci de nombreuses peintures à l’huile en noir et blanc, y compris les œuvres la tête du délinquant, le bébé, les travailleurs migrants, les prostitués. A partir de 2007, vous avez commencé, jusqu’à maintenant, une nouvelle série sur les enfants. Celle-ci est la plus longue de vos œuvres, pour quelle raison ?
     
    B :  Avant les changements apportés principalement dans le domaine des techniques de peinture, j’essaie d’explorer les différentes opportunités possibles sous différents angles. il y a une grande mobilité sur un plan. Lorsque nous nous concentrons sur le mouvement des deux dimensions, l'énergie de circulation aux trois dimensions diminuera comparativement. L’année 2007 constitue un point de départ dans mon objectif d’aller plus profondément dans mes explorations. Durant cette période je me suis rappelé mon enfance passée avec à la fois un grand nombre de mes souvenirs personnels ainsi que des émotions. Seulement en raison du temps écoulé mes souvenirs sont devenus moins précis, plus distants. Cela contribue au développement de l’imagination. Les œuvres précédentes impliquent plutôt une analyse du style alors que cette série me permet de mettre plus en avant les facteurs personnels, de développer le côté affectif. Bien entendu, au cours des deux dernières années, j'ai continué la série LC (tête LC, corps, et des grottes), qui est complémentaire avec la série sur l’enfance.
     
    J :  Je souhaiterais échanger plus profondément avec vous au sujet de votre série sur l'enfance. Tout d’abord, on peut évoquer la question de la provenance et du contexte de votre créativité, ainsi que de votre motivation. On sent qu’il y a quelques portraits dans cette série qui sont similaires mais pas identiques. Ils sont représentés dans différentes scènes, la source en est’elle réelle ou imaginaire ?
     
    B :  Ma génération est celle de l’enfant unique. En Chine, la politique de l'enfant unique a été poursuivie jusqu’à ce jour. Je ne tiens pas à en discuter d’un point de vue politique, mais en revanche je souhaite m’exprimer à ce sujet par une approche très personnelle. D’une manière générale la plupart des petits garçons sont très vilains. Du fait que mon père était militaire et ma mère professeur de chinois, l’ambiance familiale était très sérieuse. Lorsqu’un vilain garçon vit au sein d’une ambiance sérieuse et de solitude, la seule solution réside dans la recherche de la liberté ainsi que de l’amusement. Le grand lit de mes parents était devenu mes tranchées, où je combattais au côté de  frères imaginaire, où je jouais aux échecs avec des amis inventés, où je dessinais des graffitis sur les murs, ... Mes souvenirs d'enfance me rappelle ma solitude de l’époque et le fait que je vivais alors au bord de deux mondes - la vie réelle et l'illusion. Malheureusement, ce principe de l’enfant unique ne consiste pas en un choix de la famille. Il est imposé par le système social. Ma façon de m’amuser représente une façon de survivre sous ce système. À cette époque, l'appareil photo est un produit de luxe. Il n’existait que dans les studios photos d'État. Mis à part pour faire des photos d’identité, en général, personne ne faisait appel à ce type de prestation. Mon père travaillait au Service de la Communication d’une armée, parfois il ramenait à la maison le seul appareil du Service, il faisait des tests avec quelques photos. Celles-ci m’ont permis de conserver des souvenirs de mes trois, quatre et cinq ans environ. Je tiens pour cela à remercier mon père, ces photos étant devenues la plus importante représentation de mon enfance. Grâce à ces photos, bien que floues, j'ai pu développer aujourd'hui ma riche imagination, construire différentes scènes avec mes peintures. Mon enfance parait de plus en plus riche et spécifique selon la mise en place de ces scènes. Désormais, chaque enfant a son album photo chronologique qui évoque sa croissance et son évolution. Avant mes sept ans je n’avais pas mon album personnel. Je n’ai que ces cinq petites photos. Je ne suis pas le seul concerné par cette absence de souvenir, les chinois de ma génération sont également dans le meme cas. J’ai essayé de combler ce manque petit à petit par ma peinture, de limiter la solitude de mon enfance. Elle paraît donc comme un merveilleux subterfuge. Grâce à la peinture, mon enfance semble parfaite. Par conséquent, cette série complete l’album familial.
     
    J:  Au cours de votre processus créatif lors de cette série, comment procéder pour re-construire les différents fonds ? Je souhaiterais connaître votre processus créatif qui doit avoir une certaine relation avec la photographie. Si l’on regarde loin, certaines de vos peintures paraissent comme de vieilles photos qui ont été agrandies sur une distance donnée.
     
    B:  Dans le but de complèter un album, j'ai emprunté un certain nombre de méthodes de la photographie en noir et blanc. Les vieilles photos sont souvent floues en raison du manque de clarté. Cet effet de flou en noir et blanc permet de donner plus d’espace de l'imagination et des sentiments. Pour reconstruire l'arrière-plan du passé, j’ai tenté de revisiter mes lieux d’enfance. Seulement je suis revenu sans souvenir en raison du processus d'urbanisation Chinois. Effectivement après plus de vingt ans tout a été changé. J'ai recherché un grand nombre d’informations d’après les photos des années soixante dix, quatre vingt et progressivement mis en place mes propres archives. Cependant elles sont encore loin d'être suffisantes. Par conséquent, je parts régulièrement dans des villages de montagne les plus éloignés possible ou alors les moins touchés par l'urbanisation. Il est encore possible d’y voir des images des années soixante dix et quatre vingt. J’en profite pour jouer avec des enfants, rejouer des scènes de film. Parfois, mon père m’assiste pour mettre en place la scène que je souhaite reproduire. De cette façon de procéder j’en ai accumulé beaucoup d'informations sur les images. Par la suite j’ai sélectionné et réorganisé ces données pour arriver à formaliser un prototype d'arrière-plan pour mes tableaux. J’imagine que par la suite ces photos pourront constituer un livre de photos. Il est donc possible de dire que la relation entre mes œuvres et la photographie est très étroite.
     
    J:  Dans votre peinture à l’huile, nous pouvons souvent découvrir des tâches noires évoquant l’usure du temps. Elles paraissent parfois comme des défauts accidentels qui seraient apparus au cours du développement des photos. Par exemple Nobuyoshi Araki (photographe japonais) a utilisé ce procédé d’effets dans certaines de ses photos en noir et blanc.
     
    B:  Je me souviens d’une occasion où j’ai pu regarder des photos d’archive de prisonniers ayant été exécutés pendant la période Khmers rouges. Presque toutes les photos présentent des tâches noires similaires de différentes tailles. Cela a constitué un important choc personnel. Ces anomalies semblent avoir été laissées par inadvertance. Elles donnent l’impression d’une force destructrice indéfinissable, une crainte dont on ne connaîtrait pas l’origine, un avenir impitoyable. Je les ai donc emprunté et utilisé dans les représentations de mes peintures à l’huile dans le but d’exprimer la force destructrice qu’il serait difficile d’expliquer autrement d’une façon claire. Ces tâches noires représentent’elles la mémoire qui s’éfrite en raison du temps ou s’agit’il d’un préjudice personnel en raison du contexte social, ou peut-être les deux?
     
    J:  Aussi sur la peinture, lorsque nous regardons de plus près, nous pouvons remarquer la représentation de jouets colorés semblant flotter dans l'air et interragissant avec les pesonnages de la peinture. Quelle est la raison de leur présence ?
     
    B:  Pendant toute mon enfance j’ai rêvé d’avoir des jouets. Désormais tous les enfants ont à la maison des multitudes de jouets que ça soit des dinosaures, des transformateurs, des cannons, etc. A mon époque, cela n’était pas possible en raison de la pauvreté. Les jouets étaient des produits de luxe. Afin de m’en offrir un mon père a coupé un coupé un morceau de bois pour me fabriquer un fusil. Cet objet a été mon seul jouet. Par la suite lorsque par insouciance je l’ai perdu, cela m’a causé beaucoup de mal car je n’avais alors plus de jouet m’appartenant. Désormais j'ai plus de 30 ans, mon plaisir est de collectionner et de peindre des jouets. Dans une certaine mesure, je me soigne les troubles psychologiques personnels que j’ai pu connaître par le passé. J’ai donc également intégré ces jouets dans mes oeuvres afin de complèter mon album. Les jouets que j’ai représentés sont modernes car destinés à combler les postes vacants de mon passé. Il y a donc un antagonisme dans la représentation de mes tableux du fait de l’évocation de mon passé associé à des jouets modernes.
     
    J:  Votre série sur les enfants depuis son commencement jusqu’à present s’étalle sur une durée conséquente. En effet il me semble que vous avez du commencer en 2006. Pourriez vous en résumer le processus de développement ainsi que les différents points de départ.
     
    B:  En fait, quand j'ai créé la série sur le portrait du délinquant en 2003, je me suis tout d’abord essayé un peu sur le portrait d’un bébé, mais après je l’ai mis de côté. En 2006, j'ai commencé à m’intéresser aux anciennes peintures folkloriques de la Chine "Beizitou"(cent enfants). Puis j’ai essayé de faire une version moderne du "Cent enfants". En 2006 à la Gallery Kashya Hildebrand de New York j’ai une exposition intitulée "Beizitou" . J’ai peint beaucoup de portraits d'enfant en noir et blanc. Ces enfants sont pour moi inconnus. Peu à peu j'ai commencé à entrer dans ma propre enfance. En 2007, j’ai commencé à réaliser des autoportraits en noir et blanc, tout seul, dans la station debout. Ensuite, j’ai ajouté mes propres frères imaginaires  apparaissant tels que des fantômes mais représentés avec des couleurs. Je les place dans différents arrière-plan, et laisse l’interaction se faire entre eux. En 2008 mes œuvres de la série « Moi et mes frères » sont exposées dans la galerie L&M Arts. Par la suite je prolonge mon travail dans trois directions différentes : la série sur l'hôpital, la série sur les combats, la série sur les bandes dessinées. Actuellement je finis de concrétiser chaque série. Dans ces séries, la création de l'environnement, de l'atmosphère prend une place de plus en plus importante.
     
    J :  Pourriez vous parler plus précisément de ces trois séries?
     
    B :  La série sur les hôpitaux correspond à la période où j’étais encore petit. J’étais alors isolé dans un hôpital militaire malade de la typhoïde. J’y suis resté ainsi pendant six mois ce qui a joué une page très importante dans mes souvenirs d'enfance. C'était alors la première fois que je ressentais la menace de la mort et l'extrême solitude. Je me rappelle encore en particulier du tableau noir où était écrit la liste des morts devant l'entrée. Maintenant, il ne reste aucune trace de cette période. Depuis longtemps la zone d’isolation a été détruite et reconstruite. Je ne peux donc plus que compter sur les souvenirs et quelques vieilles photos pour restaurer l'environnement et le contexte de l’époque.
    Les combats sont la nature d’un petit garçon, je ne suis pas une exception. Pendant les années soixante dix et quatre vingt, il n’était pas encore possible de jouer aux jeux vidéo sur l’internet comme maintenant. Je ne pouvais alors que définir des ennemies et amis imaginaires dans mon esprit. Cette faculté d’imagination et de spéculation était de plus en plus forte. Je me souviens à l’époque que j’étais très occupé chaque jour. En plus des graffiti et des combats, même lorsque je mangeais du riz, je pressais d’abord le riz, puis creusais des tranchées avec des baguettes dans le bol. J’imaginais que je devenais un membre des Wild Children dans les champs et même allais à la Place Tiananmen Square (Bataille devant la place Tiananmen). A ce moment, la place Tiananmen située à Pékin était très loin de moi, elle représentait encore une utopie inaccessible, alors j'ai imaginé cette scène.
    Je viens d’entamer la série de XiaoRenShu, XiaoRenShu est une forme particulière de livres pour enfants en Chine qui a maintenant disparu. A l’époque de ma jeunesse on pouvait trouver un peu partout des stands de location de XiaoRenShu. Elles ressemblent un peu à des bandes dessinées chinoises. Des histoires historique et révolutionnaire constituent une grande part de ces XiaoRenShu. Pour moi, elles correspondent au modèle de mon graffiti de l’époque. On peut dire qu’elles sont mes premiers enseignants de la peinture. En définitive, les trois séries en cours sont les trois parties les plus importantes réalisées une fois que je suis parvenu à rassembler mes souvenirs qui étaient jusqu’alors enfouis dans ma mémoire.  Dans chacune de ces parties j’ai tenté de détailler le plus possible chacun de mes souvenirs.
     
    J :  Tout à l’heure, vous évoquiez que vous continuez de développer la série LC au cours de ces deux dernières années. J'ai vu quelques œuvres de cette série, je ressent que les styles sont complètement différents ou au contraire qu’ils sont très expressionistes avec des couleurs vives. A première vue, je m’imaginais qu’il devait s’agir d’artistes différents, mais avec une observation plus attentive il est possible de trouver des points communs dans les façons d’utiliser le pinceau de détailler. Par exemple il est possible de trouver des similitudes dans la façon de peindre des petits objets et des jouets, dans le rendu de l'effet de flou que l’utilisation d’une brosse peut créer. Dans le même temps, la série sur les enfants reprend quelques pratiques de la série LC. J'espère qu’il vous est possible d’expliquer comment vous avez pu créer ces deux séries différentes dans la même période ? Quels sont les liens internes entre eux ?
     
    B:  Le développement de la série LC se fait principalement sur les portraits, les corps et les paysages en sous sol. Les portraits et les corps sont des auto-portraits qui racontent le contexte de l’époque. La série sur les enfants évoque mon passé. J'ai essayé de me représenter moi même par la peinture sous des angles différents. Il existe une expression chinoise “Pour les humains, on regarde quand ils étaient petits, pour les chevaux on regarde ses sabots le plus tôt possible". En bref, la vie d'une personne est fondamentalement déterminée par son enfance. Je procède donc à regarder mon évolution comme je regard un film documentaire, mais retourné en arrière. Qu’elle est ma situation réelle? Pour cela on peut utiliser deux mots – collision et confrontation pour répondre à cette question. Désormais, je réside la moitié du temps à Pékin et l’autre moitié du temps en Occident. J’ai achevé ma scolarité obligatoire en Chine, ensuite j’ai fait six ans d'études de l'art occidental aux Beaux-Arts de Paris (ENSBA). J’ai vécu selon deux valeurs et cultures différentes, j’ai pu appréhender les collisions entre les races, la confrontation et le compromis à accepter entre diférentes cultures. Ainsi dans les œuvres sur le portrait LC et le corps, vous pouvez voir une force de la collision, presque un déversoir, et en même temps vous vous découvrez de l’intérieur à l’extérieur, afin de trouver comme une mixture à votre diversité. Ceci correspond à une analyse de ma personnalité la plus profonde actuelle. La représentation de la grotte sous terrain évoque mes valeurs enfouies en moi même dans la continuité de la série LC paysage que j’ai fait avant. Dans le cadre de mon exposition à la Galerie  L&M Arts en 2008, les deux séries pourtant diamètralement opposées ont été exposées ensemble. LC Body a été placé au deuxième étage en face de la "Drawbridge". Leurs techniques artistiques ainsi que leurs systèmes d’expression sont relativement extrêmes, et en même temps sont complémentaires. Afin de terminer mes oeuvres j’ai utilisé différents procédés qui vont de l’utilisation du noir et blanc, la façon réaliste et la manière rationnelle. Pour la couleur, l’expressionisme et l’émotionnel j’ai continué à utiliser la série LC dans le but de trouver un point de sortie. Nous pouvons voir que dans ce processus intéractif, la couleur de la série LC annonce lentement la série sur les enfants. Tout d’abord, ce sont des enfants avec des couleurs différentes, ensuite c’est la bande dessinée avec une multitude de couleurs en fonds. La technique du flou comme par exemple utilisée avec les photos de la série sur les enfants est devenue partie intégrante de la série LC.
     
    J:  Parmi tous les arts pourquoi préférez-vous la peinture ? Que pensez vous de la peinture contemporaine ?
     
    B:  On peut dire que tous les arts sont égaux, en fait juste leur moyens d'expression sont différents. Le seul point important est que le style d'expression employé doit s’adapter au contenu. La peinture est un moyen primitif d’expression. Chaque partie de la peinture est composée par un pinceau. Le style est influencé par l’esprit de l’époque. Même une infime oscillation du coeur apparaîtra dans la peinture. A partir d’une même photo, j'ai remarqué que chaque portrait pouvait être  différent. Il n’est possible de connaître l’aspect définitif d’un portrait qu’une fois l’oeuvre achevée. Au début, je n’en trouvais pas les raisons, progressivement je me suis aperçu que, en fait, chacune de mes représentations sont influencées par mon état du moment. Chaque peinture peut donc m’apporter une grande surprise - son incertitude. Nous ne pourrons jamais complètement contrôler ou planifier cet état de fait. Bien sûr, il est possible de décrire des scènes à l’aide des images numériques; scènes alors totalement planifiées et contrôlées, calculées précisément. Chaque portrait sera alors la répétition d’une simple recopie. Avant la réalisation de mes peintures à l’huile j’effectue des travaux préparatoires mais le résultat n’est pas celui souhaité. J'ai besoin d’interagir avec les images, parler et apprendre pendant que je construis un autre monde. L'incertitude de la peinture m'amène à un nouveau lieu, elle me guide sur la façon de procéder. Elle est comme une amie avec qui je pourrais communiquer tous les jours. Cet art de la peinture à l'huile apporte la possibilité d’effectuer des retouches pouvant être couvertes sans arrêt. Ce travail de répétition permet d’enrchir l’oeuvre. Lorsque je reproduisais les scènes d’enfance chacun des détails étais remplis d’incertitude. Chacun des traits du pinceau est influencé par la lutte des incertitudes. Bien sûr, dans le domaine de la peinture, l’une des plus anciennes forme d’art, il est difficile d’apporter désormais une touche de contemporanéité notamment concernant la réalisation de portraits, types de représentation peints depuis des milliers d'années. Parfois, un courant d'art peut être liée aux intérêts commerciaux ce qui créera une nouvelle mode. Cette nouvelle tendance peut arriver et repartir aussi rapidement. La peinture contemporaine est également formée par ces tendances. Mais le plus difficile est de parvenir à dépasser ces tendances et de procéder selon ses propres valeurs.
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